« Fascistes, néonazis, racistes, antisémites !! »
Lorsqu’ils sont à court d’arguments les journalistes, les intellectuels et une certaine partie de la classe politique font appel à leur arme favorite de décrédibilisation : la stigmatisation par le vocabulaire de la collaboration sous le régime de Vichy.
Quelques exemples. Parce que Jean-Luc Mélenchon ne tient pas exactement le même discours lissé que le commun des socialistes, c’est l’image d’un populiste dessiné tel un fasciste qui en ressort dans les médias. Lorsque Marine Le Pen parle « d’occupation » à propos de certaines rues bloquées par des musulmans qui font leur prière, les mêmes militants de la pensée unique l’analyse comme des propos fascistes dignes de 1940. De même, lorsque le ministère de l’intérieur a souhaité démanteler les camps illégaux de roms, tous ont immédiatement pensé aux « rafles ».
En outre, depuis 1940, vous aurez pu constater que certains termes sont désormais interdits dans la langue française, TRAVAIL, FAMILLE, PATRIE. En effet, ces trois termes représentaient les piliers du régime de Vichy sous Pétain.
Toutefois, la guerre est terminée depuis 56 ans !!! Et les mots occupation, collaboration, famille, travail, patrie, et bien d’autres n’ont pas eu vocation à être supprimés de tous les dictionnaires français en 1945. Le sens que le maréchal Pétain leur a attribué ne doit pas être figé pour l’éternité. Ces termes, en dehors de toutes connotations vichystes, incarnent des valeurs bénéfiques et souhaitables pour une société ; la famille doit être valorisée, le travail doit être encouragé et récompensé et la patrie doit être respectée.
La Guerre et la participation de la France à travers la collaboration a créé un traumatisme profond chez les français mais étrangement il apparait que ce traumatisme est plus profond chez nos intellectuels, journalistes et cadres socialistes … peut être regrettent-ils de ne pas avoir été aussi militant pour les libertés à l’époque … mais l’époque des procès est révolue désormais !!
Aujourd’hui ceux qui clament la liberté d’expression la surveille, la soupçonne et la craigne lorsqu’elle n’est pas absolument libertaire et universaliste.
A ce propos, il convient de rappeler que l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme définit la liberté d’expression comme « la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. »
La conception restrictive que ces « bobos », comme j’aime les appeler, véhicule de la liberté d’expression est dangereuse. En effet, fautes d’arguments dès que les propos des uns ou les directives gouvernementales des autres ne respectent pas le cadre prédéfinie par ces bien-pensants, ils sont immédiatement associés aux moments les plus sombres de notre Histoire.
Je ne cherche pas par cet article à justifier les propos du Front national, du Parti de Gauche ou des décisions gouvernementales. Que l’on se comprenne bien, l’argument n’est pas partisan, il vaut pour tous.
Au lieu de diaboliser et de décridibiliser ceux qui ne sont pas dans le moule libertaire, les opposants devraient y préférer le libre débat d’idées. Si les partis qualifiés aujourd’hui comme extrémistes pouvaient s’exprimer librement, leurs potentiels électeurs mesureraient plus justement la gravité de certains de leurs projets.
Coupés des réalités du quotidien des français, ces « bobos » tous issus de milieux privilégiés et de cercles intellectuels sclérosés ont peur de la contradiction, par la stigmatisation, ils évitent le débat et sans le savoir encourage le sentiment d’incompréhension et le développement de mouvements réactionnaires.